Activités antioxydante et antimicrobienne de deux plantes du sol local

Actuellement, l’ethnopharmacologie s’emploie à recenser, partout dans le monde, des plantes réputées actives et dont il appartient à la recherche moderne de préciser les propriétés et de valider les usages. La recherche de nouvelles molécules doit être entreprise au sein de la biodiversité végétale en se servant de données ethnopharmacologiques. Cette approche permet de sélectionner des plantes potentiellement actives et d’augmenter significativement le nombre de découvertes de nouveaux principes actifs (Pelt, 2001). Les plantes aromatiques ont l’aptitude à synthétiser de nombreux métabolites secondaires en réponse aux stress biotique et abiotique qu’elles peuvent subir. Ces métabolites secondaires possèdent diverses propriétés biologiques. Les huiles essentielles et les polyphénols font partie de ce groupe de métabolites.

Au cours de ces dernières années, nous assistons à un regain d’intérêt des consommateurs pour les produits naturels. C’est pour cela que les industriels développent de plus en plus de procédés mettant en œuvre des extraits et des principes actifs d’origine végétale. Actuellement, plusieurs questions sont soulevées concernant la sécurité des produits chimiques utilisés en médecine ou dans l’industrie alimentaire. En effet, la peroxydation des lipides au cours des processus de fabrication et de stockage des aliments sous l’action des radicaux libres conduit à la perte de la qualité et de la sécurité des aliments. Les antioxydants de synthèse, généralement utilisés en industrie alimentaire pour retarder l’oxydation des lipides, sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé du consommateur (Ames, 1983 ; Wang et al., 2008). De plus, l’usage excessif d’agents antibactériens et antifongiques chimiques dans la médication humaine ainsi que dans l’élevage animal et la conservation des aliments conduit au développement de microorganismes résistants à la plupart des antibiotiques (Essawi et Srour, 2000). Suite à cette préoccupation, il semble donc important de trouver une alternative. Le développement de nouveaux agents thérapeutiques s’avère indispensable pour lutter contre ces phénomènes de résistance bactérienne et d’oxydation des aliments.

Origanum vulgare L. ssp. glandulosum (Desf.) Ietswaart

Le terme origan provient du latin origanum, lui-même issu de grec origanon. Le terme français apparait au XIIIème siècle. En le décomposant étymologiquement, on trouve oros, la montagne et ganos, éclat, aspect riant, d’où la signification « qui se plait sur la montagne ». En effet, l’origan ornait les montagnes méditerranéennes en abondance et assurait leur beauté. (Dubois et al., 2005). Le genre Origanum comprend environ 70 espèces, sous-espèces, variétés et hybrides, caractérisés par une extrême variabilité dans leurs caractères morphologiques (longueur de la tige, arrangement, nombre et longueur des branches, formes des feuilles,…) (Kintzios, 2002).

Les membres du genre sont principalement distribués le long de la région de la Méditerranée. Tandis que 75 % d’entre eux sont limités à la Méditerranée orientale, seulement quelques espèces existent dans la partie occidentale de la Méditerranée (Skoula et al., 1999). Origanum vulgare L. (origan) étant l’espèce la plus répandue et la plus connue de la famille des Lamiacées (Spada et Perrino, 1996), l’une de ses sous espèces Origanum vulgare ssp. glandulosum (Desf.) Ietswaart, synonyme d’O. glandulosum Desf. fera l’objet de notre étude.

Description botanique

L’origan est une herbacée vivace de 30 à 60 cm de hauteur, au feuillage et aux fleurs très odorants quand on les froisse. Elle est ainsi reconnaissable à son odeur et à sa saveur phénolée, épicée et chaude (Arvy et Gallouin, 2003 ; Teuscher et al., 2004). Les tiges dressées, souvent rougeâtres et velues, portent les feuilles ovales opposées et espacées. Celles-ci possèdent des glandes sécrétrices sessiles non apparentes. Les fleurs blanches ou rose sont groupées en inflorescences. Chaque fleur est située à l’aisselle d’une bractée ovale, et dépassant le calice. Ce calice est lui-même en tube gamosépale et persistant. La corolle, plus grande que le calice, est quant à elle bilabiée à tube saillant à la base et gamopétale. Le fruit est constitué d’akènes. La floraison se prolonge de mai à octobre (Baba Aissa, 1990 ; Teuscher et al., 2004 ; Figueredo, 2007).

Position systématique

D’après Guignard (1996), la systématique d’Origanum glandulosum est la suivante :

Embranchement : Phanérogames ou Spermaphytes
Sous-embranchement : Angiospermes
Classe : Dicotylédones
Sous-classe : Gamopétales
Série : Superovariées tétracycliques
Super ordre : Tubiflorales
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Origanum
Espèce: Origanum vulgare
Sous espèce: Origanum vulgare ssp. glandulosum .

Aires de répartition :
Origanum glandulosum, est une plante spontanée endémique qui pousse au nord de l’Afrique (Algérie et Tunisie) (Ietswaart, 1980). Très commune dans les endroits secs et ensoleillés tel que le Tell, elle pousse depuis le niveau de la mer jusqu’à 4000 m d’altitude, principalement sur les substrats calcaires (Baba Aissa, 1990) .

Utilisation en médecine traditionnelle :
En Algérie, communément appelé « zaâter », l’origan est une plante essentiellement médicinale qui jouit d’une grande ferveur populaire (Baba Aissa, 1990). La sous-espèce  glandulosum est utilisée comme tisane par la population locale pour guérir plusieurs maladies telles que : rhumatismes, toux, rhume et troubles digestifs (Mahmoudi, 1990 ; Erdogan et Belhattab, 2010).

Mentha pulegium L. ssp. pulegium

Les Menthes, du nom latin Mentha, sont des herbacées vivaces, indigènes et très odorantes appartenant à la famille des Lamiacées (Jahandiez et Marie, 1934). Sur le plan des principes chimiques, la plupart des espèces de menthe doivent leur odeur et activité à leurs huiles essentielles ou essences de menthe (Benayad, 2008). Autant les menthes sont faciles à reconnaître à leur odeur tout à fait caractéristique, autant elles sont difficiles à distinguer les unes des autres, en raison des formes intermédiaires et des origines hybrides qui les relient. Parmi toutes les Lamiacées, les menthes se reconnaissent, en plus de leur odeur spéciale, à leurs fleurs très petites, à leurs corolles presque régulières à quatre lobes presque égaux et leurs quatre étamines également presque égales (Benayad, 2008). La menthe pouliot, Mentha pulegium, est l’espèce la plus exploitée pour ses vertus médicinales et aromatiques (Rana et al., 1997 ; Cantino, 1998). Elle est représentée par deux sous espèces: Mentha pulegium ssp. vulgaris et Mentha pulegium ssp. pulegium (Quézel et Santa, 1962). Cette dernière fera l’objet de notre étude.

Description botanique

C’est une plante de 10 à 30 cm de hauteur, à inflorescence formée de nombreux verticillés denses, feuillés et distants (Quézel et Santa, 1963). Sa saveur est fortement aromatique et son odeur est intense. Le nom de pulegium vient de latin pulex, la puce car la plante a la propriété d’éloigner les puces (Bekhechi, 2008). Les tiges à section carrée, sont plus ou moins dressées, verdâtres ou grisâtres, très ramifiées. Les feuilles, opposées et petites, sont ovales ou oblongues presque entières (légèrement dentelées ou crénelées) et munies d’un court pétiole. Les fleurs, qui apparaissent l’été, de mai à fin septembre, sont rose lilas, parfois blanches, et sont groupées à l’aisselle des feuilles en glomérules largement espacés le long de la tige. Chaque inflorescence, en cyme, est axillée par une bractée foliacée. Elle englobe jusqu’à 30 fleurs. Deux préfeuilles, réduites, naissent à la base de chaque inflorescence. Le calice, persistant et finement velu, est en cloche. Il est faiblement bilabié, strié et à 5 dents subégales (les 2 dents inférieures sont plus étroites). La corolle est gamopétale formée de cinq pétales soudées. Le fruit est constitué de 4 akènes. (Quézel et Santa, 1963 ; Arvy et Gallouin, 2003).

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Aperçu bibliographique des plantes étudiées
Généralités
1- Origanum vulgare L. ssp. glandulosum (Desf.) Ietswaart
1-1- Description botanique
1-2- Position systématique
1-3- Aires de répartition
1-4- Utilisation en médecine traditionnelle
2 – Mentha pulegium L. ssp. pulegium
2-1- Description botanique
2-2- Position systématique
2-3- Aires de répartition
2-4- Utilisation en médecine traditionnelle
Chapitre 2 : Huiles essentielles et polyphénols
Généralités
1- Huiles essentielles
1-1- Définition
1-2- Répartition systématique
1-3- Localisation dans la plante
1-4- Propriétés physiques
1-5- Composition chimique
1-5-1- Les composés terpéniques
1-5-2- Les phénylpropanoïdes
1-5-3- Composés d’origines diverses
1-6- Variabilité de la composition
1-7- Existence de Chémotypes
1-8- Procédés d’extraction
1-8-1- Extraction par entraînement à la vapeur d’eau
1-8-1-1- Hydrodistillation simple
1-8-1-2- Entraînement à la vapeur sèche
1-8-1-3- Distillation à la vapeur directe (Hydrodiffusion)
1-8-2- Extraction par expression
1-8-3- Autres procédés
1-9- Propriétés biologiques des huiles essentielles
1-9-1- Chez les végétaux
1-9-2- Chez l’homme
1-9-2-1- Activités antibactérienne, antifongique et antivirale
1-9-2-2- Activité antioxydante
1-9-2-3- Autres propriétés biologiques
1-10- Applications industrielles des huiles essentielles
1-11- Toxicité des huiles essentielles
2- Polyphénols
2-1- Définition
2-2- Biosynthèse
2-3- Localisation dans la plante et distribution
2-4- Principales classes des polyphénols
2-5- Extraction des composés phénoliques
2-5-1- L’infusion
2-5-2- La macération
2-5-3- La décoction
2-5-4- Le Soxhlet
2-5-5- L’extraction par sonication
2-5-6- L’extraction assistée par microondes
2-6- Caractérisation des composés phénoliques
2-7- Propriétés biologiques des polyphénols
2-7-1- Chez les végétaux
2-7-2- Chez l’homme
2-7-2-1- Activités antibactérienne, antifongique et antivirale
2-7-2-2- Activité antioxydante
2-7-2-2- Autres propriétés biologiques
2-8- Applications industrielles des polyphénols
Chapitre 3 : Activités biologiques étudiées
Généralités
1- Activité antimicrobienne
1-1- Infection microbienne et antibiothérapie
1-2- Les principales substances antimicrobiennes
1-2-1- Les antibiotiques
1-2-2- Les plantes comme antibiotiques
1-3- Mécanisme d’action antimicrobienne des huiles essentielles et polyphénols
1-3-1- Huiles essentielles
1-3-2- Polyphénols
2- Activité antioxydante
2-1- Les radicaux libres
2-1-1- Les différents types de radicaux libres
2-1-1-1- Les radicaux libres primaires
2-1-1-2- Les radicaux libres secondaires
2-2- Stress oxydant
2-3- Pathologies dues au stress oxydant
2-4- Les substances antioxydantes
2-4-1- Les antioxydants naturels
2-4-2- Les antioxydants synthétiques
2-5- Mécanisme d’action antioxydante des huiles essentielles et polyphénols
2-5-1- Huiles essentielles
2-5-2- Polyphénols
Conclusion

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