Activité physique et/ou sportive et prévention du diabète gestationnel

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Activité physique et/ou sportive et prévention du diabète gestationnel :

Selon la définition de l’OMS1, le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Une étude a montré que les patientes pratiquant une activité physique vigoureuse avant la grossesse voyaient leur risque de diabète gestationnel diminué par rapport aux sédentaires (Mahony et al, 2006).

Activité physique et/ou sportive et prévention de la pré-éclampsie :

Actuellement, il n’est pas permis de conclure à un bénéfice significatif de l’activité physique débutée en cours de grossesse sur l’apparition d’une pré-éclampsie. Cependant, il existe une diminution du risque chez les femmes pratiquant une activité physique régulière et vigoureuse l’année précédant la grossesse et poursuivie au début de la grossesse. (Pruvost et al, 2009).
Les données actuelles de la littérature ne permettent pas de définir précisément s’il existe un effet délétère à la pratique de l’activité physique et sportive, pendant la grossesse, sur le poids de naissance des nouveau-nés. La question se pose donc : « Quelle est l’influence de la pratique d’une activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse sur le poids de l’enfant et certaines pathologies associées à la grossesse (diabète gestationnel, pré-éclampsie, troubles thromboemboliques)? »
L’objectif de ce mémoire est donc de rechercher une relation entre le niveau d’activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse et le poids de l’enfant ainsi que la survenue de pathologies de la grossesse chez la mère et l’enfant.
Suite à la lecture des différentes études existantes, deux hypothèses peuvent être dégagées :
– Que la pratique d’une activité physique et/ou sportive avant et lors d’une grossesse pourrait contribuer à diminuer le risque de macrosomie ainsi que l’apparition de pathologies de la grossesse telles que le diabète gestationnel, l’hypertension artérielle ainsi que des troubles thromboemboliques.
– Qu’il y aurait une diminution de la pratique d’une activité physique et/ ou sportive lors d’une grossesse.
Ce mémoire ne traite pas de la relation potentielle qui existerait entre les différents types d’activités physiques et sportives et les effets respectifs qu’ils pourraient avoir sur la grossesse. Il ne traite également pas des facteurs qui pourraient motiver les patientes à commencer, continuer ou bien arrêter une activité physique et/ou sportive lors d’une grossesse.

Matériel et méthode

Afin de rechercher une relation entre le niveau d’activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse et le poids de l’enfant ainsi que la survenue de pathologie de la grossesse, une étude rétrospective de type exposées (patientes actives) / non exposées (patientes inactives) a été réalisée du mois d’août 2015 au mois de janvier 2016. Une étude prospective du même type aurait été plus pertinente dans la réalisation de ce mémoire, cependant après une tentative de mise en oeuvre il s’est avéré que cela était difficilement réalisable en l’état (inclusion et suivi des sujets difficiles).

La population d’étude :

Les patientes répondant aux critères d’inclusion et ayant répondu au questionnaire, ont ensuite été subdivisées en deux groupes par le biais de leur niveau d’activité physique et/ou sportive avant la grossesse grâce au test de Ricci et Gagnon (Annexe 1). C’est un questionnaire d’auto-évaluation qui permet d’évaluer la sédentarité des patients. Il aborde en 9 points le niveau habituel d’activité physique des patientes en tenant compte des activités physiques de loisirs (dont le sport) ainsi que des activités physiques de la vie quotidienne (travail, bricolage, ménage, jardinage…) et les déplacements. Il permet d’obtenir un score allant de 6 (patiente non active) à 45 (patiente très active). Il a servi à distinguer les patientes actives (Score ≥ 18) des patientes inactives (score < 18). La sélection des patientes, en fonction de leur niveau d’activité physique et sportive avant la grossesse, a donc permis d’évaluer tout d’abord s’il y a une relation entre le niveau d’activité physique et sportive et le poids des nouveau-nés à la naissance, des co-morbidités maternelles ou néonatales, mais également de voir l’évolution du profil sportif des patientes au cours de la grossesse.
La population étudiée était une population représentative issue de la ville de Marseille et de ses environs puisque l’étude était multicentrique : en effet l’étude a été réalisée dans les maternités de Pertuis, Aix en Provence, et Marseille (Centre Hospitalo-Universitaire Nord et Clinique Bouchard).

Recueil de données :

Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire (Annexe 2) distribués aux patientes dans les services de suites de couches des maternités, après une demande préalable d’autorisation aux cadres des services des maternités choisies. Toutes ont accepté la distribution du questionnaire aux patientes. C’est un questionnaire que les patientes remplissaient seules (auto-rapporté), ainsi, leurs réponses n’ont pas été influencées par ma présence.
Le questionnaire élaboré avec Monsieur T. Marqueste (Institut des Sciences du Mouvement UMR-CNRS 7287) et A. Besnier (sage-femme), regroupait 22 items sous la forme de questions ouvertes permettant de rassembler des variables qualitatives et quantitatives s’intéressant :
– Aux caractéristiques de la population (parité, âge, IMC2, conditions socio-économiques, tabac…).
– Au test de Ricci et Gagnon avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse.
– A l’apparition de pathologies lors de la grossesse et dans le post-partum.
– Aux caractéristiques concernant le nouveau-né (terme de naissance, poids, sexe …)
Le test de Ricci et Gagnon n’avait pas été calculé pour le troisième trimestre car il était non adapté étant donné que les patientes étaient généralement en arrêt de travail cependant une évaluation de leur activité lors du troisième trimestre a été estimée à l’aide de questions supplémentaires sur ce sujet.
Les critères d’inclusions étaient:
– Grossesse unique.
– Accouchement par voie basse ou césarienne.
– Enfant vivant.
Les critères de non inclusion étaient :
– Grossesse multiples.
– Existence de malformations ou de pathologies foetales pouvant influer sur le poids foetal.
– Hypertension artérielle préexistante à la grossesse
– Diabète préexistant à la grossesse
– Interruption médicale de grossesse ou mort in utéro.
Les critères d’exclusion étaient :
– Patientes ne parlant pas français et pour lesquelles il était impossible de remplir le questionnaire.
– Questionnaires mal remplis ou avec des données manquantes.
– Refus des patientes de remplir le questionnaire.
Au total, 159 patientes ont été inclues dans l’étude, 76 patientes avait un profil sportif inactif et 83 avait un profil sportif actif avant la grossesse.
Les données ont été recueillies et classées dans un tableur Excel, l’analyse des résultats a été réalisée avec l’aide d’un statisticien, Monsieur A. LOUNDOU (Laboratoire Universitaire EA 3279 – Santé Publique et Maladies Chroniques : Qualité de vie, Concepts, Usages et Limites, Déterminants). Les tests utilisés étaient les tests du Khi2, et Fisher Exact test pour les comparaisons de fréquences (effectifs au sein des groupes), le test de Student ainsi que le test de Mann Whitney selon que les échantillons répondaient ou non aux critères de la loi normale. Une régression linéaire (poids mère / poids enfant) ainsi qu’une ANOVA3 répétée à deux voies (facteurs activité physique vs temps) ont été utilisées. Les valeurs retenues comme significatives étaient celles avec un p inférieur à 0,05. Lorsque des résultats se sont révélés significatifs, une analyse multi-variée a été réalisée afin de déterminer dans le modèle d’analyse logistique quelles autres variables pouvaient interférer significativement, notamment par le calcul de l’Odd Ratio.

Statistiques descriptives de la population :

Les patientes ont été divisées en deux groupes en fonction de leur niveau d’activité physique et sportive avant la grossesse : le groupe des patientes « actives » (score au questionnaire de Ricci et Gagnon supérieur ou égal à 18 avant la grossesse) et le groupe des patientes « inactives » (score au questionnaire de Ricci et Gagnon inférieur à 18). (Tableau 1).
Les groupes des patientes inactives et des patientes actives étaient sensiblement les mêmes en effectifs (Khi2 sur les effectifs non significatifs, p = 0,8) et en caractéristiques ; puisqu’il n’y avait pas de différence significative en terme d’âge (respectivement 29,5 +/- 6,4ans et 30,7 +/- 4,0ans ; p = 0,2) de taille (respectivement 1,60 mètre +/- 0,07 et 1,60 mètre +/- 0,06 ; p = 0,9), de poids avant la grossesse (respectivement 66,3 Kg +/- 14,5 et 64,6 Kg +/- 16,4 ; p = 0,2) et donc d’IMC (respectivement 24,8 +/- 5,5 et 24,2 +/- 6,5 ; p = 0,2).
Les deux groupes étaient également identiques en terme de prise de poids pendant la grossesse (+11,6 kg +/- 6,2 et +11,4 kg +/- 7,2 ; p = 0,6) de parité (moyenne de 0,9 enfants par patientes du groupe « active », et moyenne de 1 enfant par patiente du groupe « inactive », p = 0,6), de consommation de tabac avant et pendant la grossesse (en moyenne 4,3 cigarettes par jour +/- 7,1 avant la grossesse et 1,1 cigarettes par jours +/- 3,6 pendant la grossesse chez le groupe des patientes inactives et 3,5 cigarettes par jour +/- 6,7 avant la grossesse et 1,2 cigarettes par jours +/- 3,5 pendant la grossesse chez les patientes du groupe « active »).
Les pathologies retrouvées avant la grossesse ainsi que leur fréquences étaient sensiblement les mêmes dans les deux groupes (pathologies hématologiques : 1/76 patientes inactives et 1/83 patientes actives, pathologies de la coagulation : 2/76 patientes inactives et 1/83 patientes actives, de la thyroïde : 2/76 patientes inactives et 1/83 patientes actives et épilepsie : 2/83 patientes actives et 0/76 patientes inactives). Dans les deux groupes les termes de naissance n’étaient significativement pas différents (en moyenne 278,2 jours +/- 11,6 chez les patientes inactives et 275,9 jours +/- 11 chez les patientes actives ; p = 0,06), le sexe des nouveau-nés également (57,9% de garçons dans le groupe des patientes inactives et 61,4% dans le groupe des patientes actives ; p= 0,6). La voie d’accouchement n’était pas modifiée non plus (75% d’accouchement voie basse chez les patientes inactives et 72,3% d’accouchement voie basse chez les patientes actives). La trophicité des nouveau-nés en fonction des courbes Audipog ne changeait pas non plus en fonction du niveau d’activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse.(Tableau 2 et 3).

Analyse multi-variée :

Une analyse multi-variée a été réalisée avec un modèle de régression logistique concernant la différence significative entre la survenue de diabète gestationnel et une activité physique et/ou sportive pendant la grossesse. Il en est ressorti que l’IMC avant la grossesse, la parité et l’activité physique et/ou sportive pendant les deux premiers trimestres de la grossesse étaient des paramètres qui intervenaient significativement dans la survenue d’un diabète gestationnel pendant la grossesse (tableaux 6, 7 et 8). Lors de l’analyse, les paramètres de références étaient choisis arbitrairement selon les sous-groupes ayant le plus de diabétiques ou le plus de sujets :
– Pour ce qui est de l’IMC : les patientes obèses (IMC > 30).
– Pour la parité : les patientes primipares.
– Pour l’activité physique et/ou sportive pendant les deux premiers trimestres de la grossesse : les patientes actives.

Analyse et discussion des résultats

Limites et biais de l’étude :

Le questionnaire auto-rapporté est apparu comme le moyen le plus adapté pour recueillir les  données afin de réaliser cette étude. En effet, les réponses attendues étaient courtes et les patientes avaient le temps qu’elles souhaitaient pour le remplir. De plus, elles remplissaient le questionnaire seules, les réponses n’étaient donc pas influencées par la présence d’une tierce personne.
Au départ, le protocole de l’étude consistait à rencontrer les patientes au cours de leur sixième mois de grossesse afin de leur faire remplir une première partie du questionnaire (Test de Ricci et Gagnon avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse ainsi que des questions concernant les caractéristiques des patientes telles que l’âge, la taille, le poids…). Ensuite, par mail, par téléphone ou bien en ligne, les patientes devaient remplir la dernière partie du questionnaire après leur accouchement afin que le poids des nouveau-nés, le terme et la voie d’accouchement ainsi que l’apparition de pathologies puissent être renseignés (Annexe 4). A partir du mois de mai 2015 des questionnaires ont été adressés à des sages-femmes libérales de Marseille et ses environs afin qu’elles les remettent à leurs patientes au sixième mois de grossesse. Cependant, après une longue durée (environ 3 mois), très peu de questionnaires ont été remplis (refus de la part des patientes ou le plus souvent oubli de la part des sages-femmes libérales), et encore moins de réponses après l’accouchement ont été récoltées. Après discussion avec Monsieur MARQUESTE et les enseignantes de l’Ecole Universitaire de Maïeutique de Marseille, le protocole sous sa version actuelle a été accepté. Par manque de temps, et afin d’augmenter le nombre de patientes incluses le questionnaire n’a donc pu être testé au préalable. Il existe un biais de mesure du facteur d’exposition car les questionnaires ont été recueillis rétrospectivement sur les déclarations des patientes. Les questions sur l’évaluation de la pratique d’une activité physique et/ou sportive nécessitent des réponses subjectives qui peuvent varier en fonction de la personnalité et du vécu des patientes : par exemple, dans le groupe des patientes actives avant la grossesse on retrouve plusieurs patientes avec un IMC avant la grossesse très élevé (entre 39 et 45). Cependant, malgré la présence de ce biais potentiel, certains résultats sont significatifs, notamment au sujet de l’activité physique.
Enfin, quelques questions ont été mal comprises : en effet, à la question « Combien de temps passez-vous en position assise par jour ? » certaines patientes ont répondues « moins de deux heures » car elles étaient le plus souvent allongées pendant leur grossesse ; situation qui n’avait pas été prévue par les auteurs du questionnaire, mais fréquente dans notre contexte.

Analyse et discussion des résultats obtenus:

 Différence entre le groupe des patientes « actives » et le groupe des patientes « inactives »: Concernant le niveau d’études, le test de Khi2 montre qu’il existe une relation significative entre le niveau d’études des patientes et leur niveau d’activité physique et/ou sportive. En effet la valeur p=0,01 avant la grossesse, puis pendant les deux premiers trimestres de la grossesse p=0,001. Ceci montre donc que plus le niveau d’études des patientes est élevé, plus celles-ci ont un niveau d’activité physique et/ou sportif élevé. Ce résultat concorde avec les études actuelles. En effet, en 2006 l’INSEE4 publie un document dans lequel il est écrit que 88% des diplômés de l’enseignement supérieur ont pratiqué une activité physique ou sportive en 2003, contre 60% des personnes titulaires d’un diplôme inférieur au bac, ou sans diplôme.
Ce même document montre que le niveau de vie est également discriminant, puisque 82% des personnes appartenant au quart des ménages les plus aisés ont une pratique sportive, contre 59% dans le quart le plus défavorisé, et agit indépendamment du niveau d’études.
Les résultats obtenus, lors de notre étude, ne concordent pas entièrement avec les études actuelles. En effet, le test de Khi2 n’est pas significatif concernant la relation entre la profession des patientes et leur niveau d’activité physique et/ou sportive (p=0,1 avant la grossesse et p=0,06 pendant les deux premiers trimestres de la grossesse). Cependant selon la définition de l’INSEE, le niveau de vie correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation. Or le questionnaire distribué aux patientes n’évaluait pas complètement leur niveau socio-économique puisque seule la profession des patientes était demandée (la profession du conjoint ainsi que le revenu annuel du foyer n’étaient pas connus). La différence entre les études actuelles et les résultats obtenus plus haut (cf. tableau 4) est donc surement due à l’évaluation non-approfondie du niveau socio-économique des patientes.
En 2010, une étude Eurobaromètre a été publiée, réalisée sur l’Europe entière elle avait pour but de déterminer dans quel contexte les personnes faisaient de l’exercice. Il en est ressorti qu’il existait un lien fort entre le niveau d’études et la fréquence à laquelle les personnes font du sport. Ces données suggéraient que les citoyens de l’Union Européenne ayant fait les études les plus longues mettaient en rapport une bonne condition physique avec une meilleure qualité de vie. Les personnes rencontrant des difficultés financières étaient également plus nombreuses à ne pas faire de sport par rapport à celles qui avaient une meilleure situation financière.
L’étude mettait en avant une grande diversité dans les motivations personnelles incitant les répondants à exercer une activité physique. Les principales raisons évoquées étaient :
– Pour améliorer la santé.
– Pour être en meilleure forme.
– Pour se relaxer.
– Pour s’amuser.
Les personnes ayant fait des études plus longues avaient plus tendance à considérer l’exercice comme une activité amusante. Le manque de temps était la principale raison évoquée par les personnes pour expliquer l’insuffisance d’activité physique pratiquée. (Eurobaromètre, 2010).
Les autres caractéristiques des patientes sont identiques entre les deux groupes, cependant on peut se questionner par rapport à l’IMC. En effet, selon le test de Mann Whitney, la relation entre l’activité physique et/ou sportive et l’IMC des patientes avant la grossesse est non significative puisque p=0,2 avant la grossesse et p=0,1 pendant les deux premiers trimestres de la grossesse. Or de nombreuses études prouvent que la pratique d’une activité physique et/ ou sportive diminue le risque de surpoids et donc, par conséquent, l’IMC (INSERM5, 2008). On peut donc interroger l’objectivité des réponses des patientes sur cette partie du questionnaire.
Selon le test de Mann Whitney, il n’existe pas de relation significative entre la pratique d’une activité physique et sportive et la prise de poids lors d’une grossesse puisque p = 0,7 avant la grossesse et p= 0,1 pendant les deux premiers trimestres de la grossesse. Ce résultat ne va pas forcément dans le sens des études actuelles.
En effet l’ensemble des études concernant l’activité physique pendant la grossesse montre que les patientes pratiquant une activité sportive régulière, adaptée et raisonnable, ne dépassent pas une prise de poids de douze kilogrammes, qui est la prise de poids idéale en fin de grossesse (Pruvost et al, 2009). Là encore, l’interprétation faite par les patientes pose question.
Selon le test de Khi2, la relation entre l’activité physique et/ou sportive et la voie d’accouchement n’est pas significative (p=0,7 lors de la pratique d’activité physique avant la grossesse, et p=0,8 pendant les deux premiers trimestres de la grossesse). Cependant les études actuelles montrent une diminution du taux de césarienne chez les patientes ayant eu une activité physique et/ou sportive lors de leur grossesse (Wadsworth, 2007), (Ministère des sports, 2010).
 L’activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse :
Avant la grossesse, les patientes actives avaient, en moyenne, un score de Ricci et Gagnon égal à 25, les patientes inactives avaient, en moyenne, un score de Ricci et Gagnon égal à 11,6. On remarque ainsi que les patientes diminuent considérablement leur niveau d’activité physique et/ou sportive lors d’une grossesse. En effet, il y a une diminution moyenne du score de Ricci et Gagnon de -3 points entre la période précédant la grossesse et les deux premiers trimestres de la grossesse, avec une valeur p < 0,01. De plus, on s’aperçoit que les patientes actives avant la grossesse ont une diminution moyenne du score de Ricci et Gagnon de -6 points pendant les deux premiers trimestres de la grossesse alors que les patientes inactives ont un score qui reste à peu prés similaire. Cependant, malgré une diminution moyenne de l’activité physique et/ou sportive plus importante chez les patientes du groupe des actives, celles-ci restent tout de même significativement plus actives puisque le score est supérieur à 18 pendant les deux premiers trimestres de la grossesse.
Environ la moitié des patientes actives avant la grossesse deviennent inactives (score < 18) lors de leur grossesse, et seulement 5% des patientes inactives avant la grossesse deviennent actives pendant leur grossesse. Ces résultats concordent avec les études vues précédemment, qui décrivaient une augmentation de la sédentarité des femmes lors d’une grossesse. Il serait intéressant d’étudier les facteurs qui motivent les patientes à diminuer leur niveau d’activité physique et ou sportive lors d’une grossesse alors que les recommandations actuelles ne vont pas dans ce sens : Idées reçues ? Conseil d’un médecin ? Activités physiques inadaptées ? Manque de temps, de moyens, de structures…
 Influence de l’activité physique et/ou sportive sur le poids des nouveau-nés et certaines pathologies de la grossesse :
Les résultats de cette étude ne montrent pas de lien entre la pratique d’une activité physique et/ou sportive avant et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse et le poids des nouveau-nés à la naissance. En effet, en comparant l’activité des mères avec la trophicité des nouveau-nés en fonction du terme de naissance, les résultats restent non significatifs. Cependant, nous avons mis en évidence dans notre étude une relation significative entre le poids maternel avant la grossesse et le poids des nouveau-nés à la naissance (p=0,01) ainsi qu’une relation significative entre la prise de poids maternelle pendant la grossesse et le poids des nouveau-nés à la naissance (p=0,05). Une étude de cohorte portant sur des femmes ayant accouché de deux enfants montre que le poids de naissance de l’enfant est corrélé au poids pris par la mère durant la grossesse, indépendamment des facteurs génétiques. (Maître, 2010).
Selon les études, la pratique d’une activité physique et/ou sportive pendant une grossesse limiterait une prise de poids excessive. Le poids des nouveau-nés étant corrélé à la prise de poids maternel lors de la grossesse, on peut penser qu’une pratique de l’activité physique pendant la grossesse pourrait être un facteur influençant le poids des nouveau-nés à la naissance.
Notre étude, comme d’autres, ne met pas en évidence de lien significatif entre la pratique d’une activité physique et/ou sportive avant la grossesse et pendant les deux premiers trimestres de la grossesse et l’apparition d’hypertension artérielle pendant la grossesse ni de trouble thromboembolique dans le post-partum. Le bénéfice de la pratique d’une activité physique sur la pré-éclampsie est discuté. Il existe une diminution du risque de pré-éclampsie chez les femmes pratiquant une activité physique vigoureuse pendant l’année précédent leur grossesse et poursuivie pendant le début de la grossesse, ce qui s’explique par la complexité de l’étiopathogénie où intervient précocement, entre autre, la placentation et la réaction immunitaire. (Hagaard et al, 2010), (Meher et Duley ; 2006). Pour être bénéfique, la pratique d’une activité physique doit être encadrée par des conseils sur la fréquence, l’intensité et la durée. Elle doit s’adapter aux différents trimestres de la grossesse. Pour ce qui est des troubles thromboemboliques, les activités aquatiques diminuent les oedèmes des membres inférieurs en favorisant la redistribution de l’eau interstitielle vers le système vasculaire, et améliorent le retour veineux en diminuant la pression veineuse et le risque de survenue de varices. (Artal, 2003).
Dans notre étude, la pratique d’une activité physique et/ou sportive avant la grossesse, ne protégerait pas directement du risque de développement d’un diabète gestationnel. Il est à noter que les femmes pratiquant une activité pendant la grossesse sont majoritairement celles qui pratiquaient également une activité avant la grossesse. Cependant, l’activité physique devient un facteur de protection lorsqu’elle est pratiquée pendant la grossesse puisqu’il existe une relation significative entre la pratique d’une activité physique et/ou sportive pendant les deux premiers trimestres d’une grossesse et la survenue du diabète gestationnel. En effet, sur les 31 patientes incluses dans l’étude qui avaient du diabète gestationnel, seulement 3 étaient actives pendant les deux premiers trimestres de la grossesse, les 28 autres patientes étaient inactives.
De plus, aucune des 4 patientes (inactives avant la grossesse et qui sont devenues actives pendant la grossesse), n’a développé de diabète gestationnel. Enfin, chez les 12 patientes actives avant la grossesse, qui ont eu un diabète gestationnel, 7 d’entre elles s’étaient sédentarisées pendant la grossesse.
En revanche, les 3 patientes actives pendant la grossesse, chez qui est apparu un diabète, étaient traitées par insuline. La pratique d’une activité physique et/ou sportive pendant les deux premiers trimestres de la grossesse aurait donc un effet protecteur sur l’apparition d’un diabète gestationnel, mais ne modifierait pas le taux de patientes traitées par insuline.
En 2012, une étude randomisée a été réalisée. Il a été rapporté une meilleure tolérance au glucose en réponse à un test de provocation au glucose de 50 g réalisé entre 24 et 28 semaines d’aménorrhées chez des femmes qui avaient été soumises à un programme d’exercices supervisé, d’intensité modérée (deux fois par semaine) et à des séances d’exercices physiques en milieu aquatique (une fois par semaine) (Barakat et al, 2012). De même, Callaway et al (2010) ont effectué des glycémies à jeun à 28 semaines d’aménorrhées chez des femmes ayant participées à un programme d’exercices individualisé dont le but était de parvenir à une dépense énergétique de 900 kcal/semaine. Ils ont trouvé des glycémies inférieures par rapport aux patientes n’ayant pas participées au programme. Enfin, une étude a rapporté la preuve d’une glycémie inférieure aux valeurs références à 1h et à 2h au cours d’un test de tolérance au glucose par voie orale (HGPO6) effectué à 28 semaines d’aménorrhées chez les femmes enceintes pratiquant 3 séances d’exercice par semaine par rapport au groupe de contrôle (Ong et al, 2009). En conclusion, ces trois études ont montré une amélioration de la tolérance au glucose et de la sensibilité à l’insuline chez des patientes pratiquant une activité physique.

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Table des matières

1. Introduction
1.1- Activité physique et/ ou sportive : Définitions et recommandations
1.2- Macrosomie
1.3- Activité physique et/ou sportive et prévention du diabète gestationnel
1.4- Activité physique et/ou sportive et prévention de la pré-éclampsie
2. Matériel et méthode
2.1- La population d’étude
2.2- Recueil de donnée
3. Résultats
3.1- Statistiques descriptives de la population
3.2- Statistiques uni-variées
3.3- Analyse multi-variée
4. Analyse et discussion
4.1- Limites et biais de l’étude
4.2- Analyse et discussion des résultats obtenus
5. Conclusion
6. Bibliographie
7. Annexes

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