Accompagnement socio-educatif des personnes en situation de handicap mental

« L’homme est un être social ». Ces deux variables forment un système inséparable du fait que l’homme dépend de la société, et la société n’est rien sans l’homme. En effet, l’homme en tant qu’être social a un rôle à jouer dans la société et se voit attribuer un statut social, une position sociale, une classe sociale. A chaque époque, dans chaque société, les problèmes et les difficultés de nature sociale ont toujours existé et demandent à être résolus, soit au niveau social, soit au niveau plus global. L’homme, un être intelligent et raisonnable, veut comprendre les causes de ces problèmes et connaitre le déroulement de l’univers. Des déterminants peuvent surgir: pourquoi ces malheureux phénomènes ? Comment faire pour les éviter ? Quel est le sens de notre existence et comment le vivre ? D’une manière générale, l’homme essaie de surpasser sa nature dans le but de connaitre tous les dysfonctionnements que la nature lui impose. Malgré tout, personne n’arrive jamais à maitriser l’action de la nature.

L’homme se veut être à tous les niveaux et sous toutes ses formes mais, malgré la nature, beaucoup d’entre eux subissent une malformation. Cette dernière peut se présenter sous forme de handicap physique à l’instar des personnes aveugles, sourdes. Mais on ne peut pas oublier que ce handicap aussi peut se présenter mentalement et c’est dans ce domaine que cette étude se concentre essentiellement.

Les personnes en situation d’handicap (PSH) sont nombreuses à Madagascar. Malgré leur grand nombre, elles sont frappées quotidiennement par le problème de discrimination. Or, tout le monde a le droit inhérent à son existence qui est l’égalité de droit entre tout être humain. D’ailleurs, il est important d’apporter des contributions à la promotion de l’égalité de droit. Même si notre cible présente une déficience mentale, elles devraient jouir de la totalité de ses droits fondamentaux qui constituent ses droits, c’est dans cette perspective que l’on a besoin du travailleur social. Ces PSH ont des difficultés à vivre par rapport aux personnes sans handicap. Sur ce, elles ont besoin de soutien que ce soit moral ou physique pour leur permettre de vivre « normalement comme les autres », c’est-à-dire pour qu’elles puissent acquérir leur autonomie en s’adaptant notamment aux différentes situations qui peuvent surgir dans la vie : travail, vie amoureuse, famille, conduite… Signalons que d’après la première Conférence Internationale de Service Social en 1928, le service social est « l’ensemble des efforts visant à soulager les souffrances provenant de la misère, à replacer l’individu dans des conditions normales d’existences … ».Il en résulte que le travailleur social tienne d’apporter une aide à la personne cible afin de remédier aux problèmes que l’on rencontre dans la société. Face à l’inégalité qui se présente actuellement entre les PSH et les personnes « normales », des efforts sont menés par l’Etat ainsi que par les diverses associations et ONG pour lutter contre l’inégalité de droit. L’Etat malgache a déjà ratifié la Convention Internationale relative aux droits des PSH. Gagner la guerre contre l’inégalité est une tâche nécessaire, voire primordiale, mais cela semble encore difficile vu la situation de notre pays. C’est dans les investissements sociaux que l’on apprécie surtout la volonté d’un gouvernement de lutter contre la pauvreté.

CADRAGE THEORICO-CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE

PRESENTATION DU CENTRE MEDICO-EDUCATIF « LES ORCHIDEES BLANCHES

Il importe d’examiner tour à tour la création du centre, ses principaux objectifs, ses principales activités, sa capacité d’accueil et son organigramme reflétant ses attributions, ses ressources, ses règlements internes ainsi que son fonctionnement ;

Historique du centre
Il y a lieu de souligner qu’avant la création du centre « les Orchidées Blanches », il n’existait aucune organisation dédiée à l’appui et à l’accompagnement des personnes en situation de handicap mental et de leurs familles à Madagascar. C’est en 1972 qu’une poignée de parents et de professionnels ont décidé, face à ce constat et surtout face aux besoins énormes qu’avaient les parents et les enfants en déficience mentale, de fonder une association, à savoir l’Association des Amis et Parents d’Enfants Handicapés Mentaux (AAPEHM). C’est par la suite que le centre Médico-éducatif « Les Orchidées Blanches » a ouvert ses portes le 12 Avril 1974, deux années après la constitution de cette association. Il fut le premier centre spécialisé dans le suivi médico-psychologique et l’accompagnement des enfants et des jeunes présentant une déficience intellectuelle dans le pays. A l’époque, seulement une trentaine d’enfants et d’adolescents étaient accueillis, encadrés par une petite équipe de quatre personnes. Les locaux étaient situés en pleine ville dans une maison traditionnelle louée par l’association. Grace au legs de la famille de Jean Charles Rasoanaivo en 1977, le centre fut transféré dans la propriété de ce dernier à Androhibe, à 6km du centre-ville d’Antananarivo, dans un quartier calme, accessible et bien desservi par les transports publics. En effet, à l’origine, le centre avait été conçu pour accueillir les enfants de 6 à 16 ans. Mais en raison de besoins énormes et de l’absence de prise en charge et de l’accompagnement, l’activité s’est étendue à différentes tranches d’âges.

Les principaux objectifs du centre

Le principal objectif du « CME » est la rééducation pour l’intégration sociale du bénéficiaire ayant une déficience intellectuelle. Le but est d’amener ces bénéficiaires à s’affranchir de la dépendance vis -à -vis d’autrui et à participer pleinement à la communauté. Vu leur difficulté, les personnes en déficience mentale ont besoin d’aide et de soutien dans leur vie quotidienne pour qu’elles puissent s’épanouir et être autonomes. Le CME a pour objectifs spécifiques de:
– protéger les intérêts et les droits des personnes en situation de handicap mental ;
– les accompagner pour une vie digne et épanouie ;
– cultiver la solidarité et le respect de la différence ;
– développer les potentialités et inculquer les savoir-faire nécessaires dans la vie de tous les jours de ses bénéficiaires ;
– atténuer la gravité des atteintes et des troubles associées et de prévenir l’apparition de troubles du comportement ;
– faciliter la participation des parents à la stratégie institutionnelle et soutenir la famille ;
– valoriser les aptitudes et reconnaitre la créativité des personnes atteintes d’une déficience intellectuelle.

Les principales activités du centre
Le centre Médico-éducatif « Les Orchidées Blanches » a crée plusieurs activités pour répondre aux besoins exprimés par les familles ainsi que ses bénéficiaires. Ces activités sont les suivantes :
– section d’accompagnement spécifique
– section d’éducation de base
– section d’orientation professionnelle
– service d’accompagnement à domicile
– atelier de production
– clubs sport et loisirs
– service d’orientation médico-psychologique .

Organigrammes et attributions
L’organigramme est toujours important pour que l’on puisse avoir une vue générale des activités et des situations y afférentes en vue de réaliser les objectifs visés par une institution déterminé. L’organigramme est une représentation schématique des liens fonctionnels, organisationnels et hiérarchiques d’un établissement. Il sert ainsi à donner une vue d’ensemble de la réparation des postes et fonctions au sein d’une structure. Il permet de visualiser aussi les différents commandements ainsi que les rapports de subordination au sein du centre.

Ressources matérielles et financières

L’établissement médico-éducatif « Les Orchidées Blanches » a bénéficié des aides matérielles et financières de divers partenaires aussi bien privés que publics pour qu’il puisse satisfaire les besoins de leurs bénéficiaires.

Ce sont essentiellement:
– produits des manifestations de levée de fonds ;
– collaboration de l’Etat, cotisation des membres ;
– aides matérielles, financières et techniques, allouées par les organismes nationaux et internationaux tels que l’UNESCO et l’UNICEF ;
– BIT, PNUD, Mission d’Aide et de Coopération Française et médecins sans frontières ;
– PAM, Handicap International, SOS VILLAGE D’ENFANT ;
– participation active des Ambassades des pays représentés à Madagascar, des clubs de services, des sociétés des entreprises et des écoles aux activités et aux manifestations organisées par l’association
– appui des bienfaiteurs anonymes qui témoignent de leur sympathie par des dons personnels ;
– sponsoring de la SAVONNERIE TROPICALE qui prend en charge ¾ du budget de fonctionnement du centre ;
– société MADISCO Genève qui leur offre gracieusement des chocolats Tablerons tous les ans pour les réalisations de leur traditionnelle « opération brioches et chocolats ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRAGE CONTEXTUEL, CONCEPTUEL ET METHODOLOGIEQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CENTRE MEDICO-EDUCATIF « LES ORCHIDEES BLANCHES »
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL, THEORIQUE
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
PARTIE II : RESULTATS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE IV : LES PRINCIPAUX HANDICAPS MENTAUX OBSERVES CHEZ LES BENEFICIAIRES DU CENTRE
CHAPITRE V : LES PRINCIPAUX PROBLEMES EMPECHANT LA PARTICIPATION
SOCIALE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP MENTAL
CHAPITRE VI : LES PRINCIPALES PRATIQUES DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIEDUCATIF DES PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP MENTAL DANS LE CENTRE
PARTIE III : APRROCHE PROSPECTIVE
CHAPITRE VII : VERIFICATION DES HYPOTHESES
CHAPITRE VIII : ANALYSE, BILAN, DISCUSSIONS
CHAPITRE IX : RECOMMONDATIONS ENTANT QUE TRAVAILLEUR SOCIAL
CONCLUSION

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