A la recherche de l’intelligence économique

A la recherche de l’intelligence économique

Une pratique de la discipline qui se professionnalise

Suite à un partenariat entre une entreprise spécialisée dans la recherche de brevet et la veille technologique dans le secteur de l’Horlogerie et la filière Information documentaire de la HEG de Genève et la HEG de Neuchâtel une formation en Intelligence économique voit le jour en 2003 (Murça Morgado 2016). Il s’agit de former des cadres à la veille stratégique, au traitement et à la diffusion de l’information.
Les journées Franco-Suisses de la veille voient le jour en 2004 suite à des collaborations entre des professionnels et des enseignants en veille/IE de la HEG de Genève, la HEG de Neuchâtel et l’Université de Bourgogne Franche-Comté à Besançon. Depuis, ces journées d’étude ont lieu chaque année, en alternance à Genève, Neuchâtel et Besançon. Chaque journée, au cours de laquelle interviennent des professionnels, des consultants et des universitaires, est centrée sur l’intelligence économique à travers un thème spécifique. Une formule idéale également pour le réseautage. L’année 2020 devait être La 17ème édition de la Journée franco-suisse de la veille mais a été reportée en 2021 à Neuchâtel (Jveille 2020) en raison de la crise de la Covid 19.
En 2010, la HEG de Genève propose deux formations : un master d’études avancées (MAS) en Intelligence économique et Veille stratégique sur deux ans et un certificat d’études avancées (CAS) en Veille en entreprise sur une période de sept mois. Au programme du master, des modules consacrés à la sécurité et à la stratégie des entreprises, à la protection des données, à la propriété intellectuelle, aux techniques d’influence et au lobbying. La formation courte, quant à elle, propose des cours consacrés aux outils et techniques de veille ainsi qu’à la mise en place d’une prestation de veille (Texier 2012). Les publics cibles sont les cadres, dirigeants d’entreprises et les spécialistes en information documentaire.

Une profession aux rôles multiples

Les principaux acteurs
Le secteur de l’Intelligence économique est une profession dont il difficile d’obtenir ou de trouver des données chiffrées complètes et à jour. Personne n’est capable de dire combien vaut le marché suisse, composé, à la louche, de plusieurs dizaines de sociétés (Guéniat 2012).
Hélène Madinier précise : « Nous en découvrons chaque année des nouvelles lors de notre journée portes ouvertes » (Guéniat 2012).
Il n’empêche, depuis 2010, Genève et l’Arc lémanique en particulier sont devenues des places incontournables à l’installation de grands groupes internationaux d’intelligence. Citons les cabinets Londoniens Alaco, spécialistes dans les services aux banques et les sociétés de négoce, et K2 Intelligence, spécialiste de l’Afrique. A Zurich, c’est Stroz Friedberg, une société américaine d’investigation informatique, qui a ouvert un bureau en 2014 (Besson 2014).
Les sociétés suisses ne sont pas en reste ; Global Risk Profile est une entreprise spécialisée dans les services de due diligence implantée en 2009 à Genève et à Paris depuis 2017. En 2015, la société comptait 8 employés (Etienne 2016) ; Les bureaux de Genève et de Paris regroupent une vingtaine d’analystes en 2019 (Portail de l’Intelligence Économique 2019).
Citons également la croissance de la société genevoise Diligence, spécialisée dans l’investigation internationales et l’IE ; la société comptait 4 membres en 2012 et 15 membres en 2015 (Etienne 2016).
Des profils multidisciplinaires et complémentaires
Les collaborateurs des agences spécialisées en IE sont issus de formations en rapport avec le domaine juridique, économique, politique et des relations internationales ou encore des sciences de l’information. On peut ainsi parler d’équipes multidisciplinaires et complémentaires. On trouve ainsi des journalistes de formation, des investigateurs, d’anciens policiers, d’anciens membres des services de renseignement, des comptables, avocats ou experts en cybersécurité chacun apportant un ensemble unique de compétences et de perspectives d’enquête à la situation du client. En raison des innombrables situations, on peut également utiliser les services d’historiens de l’art ou des profils plus littéraires : « On aime recruter des diplômés en lettres car ils font souvent preuve de curiosité et de rigueur, des qualités essentielles », souligne Joël Pastre, de Global Risk Profile (Etienne 2016). Enfin, d’après nos calculs et recherches, ces agences peuvent compter en moyenne de 1 à 15 collaborateurs.
Une panoplie de services à disposition
Les missions peuvent être très variées : portrait d’un nouveau marché, solvabilité d’une société, investigation sur la concurrence, data mining, défense de brevets…L’intelligence économique recoupe donc des réalités très variées (Hoffstetter 2013). Les professionnels de cette discipline à large spectre peuvent proposer ainsi des missions de veille stratégique, d’investigation économique et de Due diligence, des études stratégiques, des audits mais aussi des formations. Ajoutons à cette liste déjà bien complète des missions d’enquêtes sur la criminalité économique ou encore des offres de services de conseils en cybersécurité ou système de sécurité

Une discipline qui doit encore s’imposer malgré quelques avancées

En Europe, on peut distinguer plusieurs niveaux de sensibilité à l’intelligence économique : « Au premier rang se situe le Royaume-Uni, qui a cette fibre dans la culture des entreprises. Dans un deuxième chapeau se situent des marchés importants comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. La Suisse ne viendrait que dans un troisième panier », juge en 2013 un responsable d’un des plus importants cabinets internationaux du secteur (Hoffstetter 2013).
En Suisse, la profession doit s’imposer car bon nombre d’acteurs économique n’ont pas encore intégré les réflexes de l’intelligence économique. Pour Nicolas Giannakopoulos, président de Global Risk Profile : « L’intelligence économique s’apparente davantage à de l’artisanat qu’à de l’industrie » (Guéniat 2012).
La connaissance de la discipline est encore souvent incomplète ; pour un chef d’entreprise, la surveillance de la concurrence est un fait établi. De plus, la majorité des chefs d’entreprise ignorent qu’ils font déjà de la veille stratégique car ils ne connaissent pas le vocabulaire commun à l’IE et ses outils.
Cependant, Benjamin Calmant expert en veille stratégique observe aujourd’hui une plus grande sensibilité des dirigeants de PME, en particulier les plus jeunes, à l’intelligence économique. : « La problématique ne se pose plus dans la tête des jeunes patrons, ces derniers sont déjà de plus en plus formés à l’intelligence économique et à la veille stratégique» (Atmani 2018)

Une image parfois sulfureuse de la profession

La profession a parfois mauvaise réputation ; elle est quelquefois associée à des activités illégales et son image s’en trouve ternie. Pour se faire une place au soleil, certaines officines n’hésitent pas à franchir la ligne rouge. Les grands cabinets connaissent les risques encourus et tous se targuent de ne jamais franchir la ligne au risque de mettre leur société en danger(Hoffstetter 2013).
Il n’empêche, selon Stéphane Koch, d’Intelligentzia, une agence de conseil et de formation en intelligence économique : « Cela arrive souvent et les cas connus ne forment que la pointe émergée de l’iceberg. Nous en verrons de plus en plus » (Guéniat 2012). Oui, lorsque les enjeux ou les sommes en jeu sont conséquents, il se peut que certains n’aient plus de scrupules à franchir la ligne rouge. Pour Jonas Rey, associé senior chez Diligence : « la profession est associée à des méthodes de barbouzes » (Atmani 2018).
Or, dans ce milieu c’est souvent la réputation qui fait la différence quand il s’agit de décrocher un mandat

La discipline s’organise pour gagner en crédibilité

Certains cabinets proposent des formations tels Geneva Intelligence qui ciblent les patrons de firmes de taille moyenne ou encore Pélissier & Partners qui depuis 2018 offre un programme de sensibilisation et de formation à l’intelligence économique pour les PME (Atmani 2018).
Rappelons le rôle fondamental de Swissintell et l’association suisse des professionnels de l’investigation et de l’intelligence économique qui ont pour mission de se positionner en tant qu’associations représentatives des bonnes pratiques de l’intelligence économique.
Enfin, rappelons qu’à Genève, la FER (Fédération des Entreprises Romandes) propose aussi des formations et événements sur la veille stratégique en partenariat avec la HEG Genève et l’Office de Promotion des Industries et des technologies (OPI).

 

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Table des matières

1. Introduction
1.1 Cadre général
1.2 Contexte
1.3 Problématique
1.4 But
1.5 Présentation du mandat
1.6 Objectifs
1.7 Questions de recherche
1.8 Méthode générale
2. Revue de littérature
2.1 Histoire de l’Intelligence économique et de la profession en Suisse
2.1.1 A la recherche de sources d’informations pertinentes
2.1.2 Au commencement était le monde militaire
2.1.3 Une profession qui veut gagner en crédibilité grâce au milieu associatif
2.1.4 Une pratique de la discipline qui se professionnalise
2.2 Une profession aux rôles multiples
2.2.1 Les principaux acteurs
2.2.2 Des profils multidisciplinaires et complémentaires
2.2.3 Une panoplie de services à disposition
2.3 Une discipline qui prolifère en Suisse
2.3.1 Des scandales qui mettent en lumière la discipline
2.3.2 Des modifications économiques et sociologiques
2.3.3 Des entreprises qui veulent se prémunir des risques
2.3.4 Une profession ouverte à tous
2.3.5 Les atouts de la Suisse mais surtout de Genève
2.4 Une discipline qui doit encore s’imposer malgré quelques avancées
2.4.1 Une méconnaissance de la discipline chez les dirigeants de PME
2.4.2 La Suisse et la culture du secret
2.4.3 Une image parfois sulfureuse de la profession
2.4.4 La frilosité pécuniaire des PME suisses
2.4.5 La discipline s’organise pour gagner en crédibilité
2.5 Bilan
3. Portrait de 5 entreprises romandes offrant des services en intelligence économique
3.1 Objectifs
3.2 Méthodologie
3.3 Analyse comparative
3.3.1 Les supports de communication
3.3.2 Un discours alliant confiance, expertise, sécurité et innovation
4. A la recherche de l’intelligence économique
4.1 Méthodologie
4.2 Résultats
4.3 Sélection des entreprises
5. Enquête en ligne 
5.1 Méthodologie
5.2 Présentation et analyse des résultats pour les sociétés proposant des prestations en intelligence économique
5.2.1 La perception de l’intelligence économique
5.2.2 Portrait des répondants
5.2.3 Les clients
5.2.4 Performance
5.2.5 Charte éthique
5.3 Présentation et analyse des résultats pour les sociétés ne proposant pas de prestations en intelligence économique
6. Avis d’experts
6.1 Méthodologie
6.2 L’entretien semi-directif
6.3 Présentation des résultats
6.4 Discussion des résultats
7. Recommandations
7.1 Former les étudiants et les professionnels
7.2 La certification de la discipline
7.3 L’adhésion à une association « Swiss Made » et le respect d’un code éthique
7.4 Des partenariats essentiels à la reconnaissance de la discipline en Romandie
7.4.1 Entre associations
7.4.2 Avec le milieu académique/universitaire
7.4.3 Avec les sphères étatiques et militaires
7.5 Être répertorié dans un annuaire professionnel
7.6 Pour un meilleur référencement dans les bases de données professionnelles
7.7 Poursuivre la sensibilisation des PME
7.8 Être au cœur de l’innovation et de l’expérience client
7.9 Un axe de développement pour les activités juridiques et comptables
8. Conclusion 
8.1 Retours d’expérience
8.2 Perspectives

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