Besoin nutritionnel et recommandation alimentaire des poulets de chair

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Anatomie et physiologie digestive du poulet

L’appareil digestif des volailles est relativement court (Figure 1) et apparaît très adapté pour transformer les aliments concentrés en éléments nutritifs. Il possède une grande efficacité digestive et d’absorption, ce qui lui permet de bien valoriser la ration qui séjourne 10 h dans le tube digestif [14] (Figure 2).
Les aliments, après préhension par le bec, sont transférés dans le proventricule, avec un stockage préalable dans le jabot [15]. Ce stockage est régulé par l’état de remplissage du gésier : si le gésier est plein, le chyme est stocké dans le jabot [16].
Le proventricule et le gésier jouent respectivement les rôles complémentaires de l’estomac chimique et de l’estomac mécanique [17]. Le gésier est séparé du proventricule et du duodénum respectivement par l’isthme et le pylore. La région pylorique permet de réguler le passage du chyme du gésier vers le duodénum, et joue un rôle de filtre en ne laissant passer que des particules de très faible taille [18], sans être un sphincter [19], c’est à dire que le pylore chez le poulet, autorise les reflux du duodénum vers le gésier.
L’intestin grêle des oiseaux est divisé en 3 parties anatomiques plus ou moins distinctes : duodénum, jéjunum et iléon. Les caeca sont accolés à la jonction iléon-colon [20, 21]. L’entrée dans les cæca est sélective : seule la fraction liquide ou les particules très fines, provenant du chyme ou de l’urine par rétro péristaltisme [22] entrent dans les cæca [21,23]. Chez le poulet, les fermentations digestives microbiennes ont lieu dans les caeca, essentiellement [24].
Le gros intestin, ou rectum, est très court chez le poulet [25]. Le gros intestin est le siège de fermentations microbiennes intenses [26] qui sont négligeables chez le poulet au niveaudu colon. L’originalité de la partie terminale encore appelée cloaque est l’aboutissement à la fois du rectum et des voies uro-génitales. Cette particularité anatomique rend difficile la détermination de l’énergie digestible chez les oiseaux, conduisant ainsi dans la pratique à la mesure de l’Énergie Métabolisable [20].

Besoin nutritionnel et recommandation alimentaire des poulets de chair

Le besoin alimentaire chez l’animal se définit par la quantité d’aliment équilibré qui est nécessaire pour une production maximale, en viande chez le poulet de chair. Les éléments nutritionnels à apporter dans la ration sont :
 L’énergie.
 Matières azotées ou protéines brutes.
 Les acides aminés essentiels.
 Les minéraux : Calcium et Phosphore.

Besoins en énergie

Les dépenses énergétiques des oiseaux sont de deux types : les dépenses d’entretien et celles qu’exige la production [14]. Les besoins d’entretien sont les dépenses nécessaires au métabolisme de base, la thermogénèse adaptative, la thermogénèse alimentaire et l’activité physique. Les besoins de production correspondent à l’énergie des produits et de la thermogénèse liée aux synthèses (Figure 3).
Chez la volaille, l’énergie métabolisable est la seule forme d’expression des besoins. Les besoins recommandés en énergie chez les poulets oscillent entre 2800 et 3200 kcald’EM/Kg MS d’aliment [29] (Tableau I).
Pour éviter une décroissance des performances zootechniques de la volaille, il est recommandé que le rapport Énergie/Protéine garde une valeur optimum dans les régimes alimentaires. Ce rapport varie entre 125 à 150 [30]. L’accroissement du niveau énergétique conduit toujours à une amélioration de l’Indice de Consommation et de la vitesse de croissance.

Besoins en protéines et en acides aminés essentiels

Les protéines constituent la majeure partie de la viande de poulet et des oeufs. Les besoins en protéines sont donc importants chez la volaille. Les protéines constituent 20% à 25% de la carcasse dégraissée de la volaille [32].
Un apport abondant et continu des protéines est nécessaire à la croissance du poulet de chair, pour entretenir et développer leurs tissus ainsi que pour fournir diverses productions qui en sont attendues. Les espèces aviaires sélectionnées sur le critère d’une vitesse de croissance élevée présentent un développement précoce du système digestif. Contrairement, aux volailles sélectionnées pour la ponte qui présentent une croissance lente des organes [33].
Les protéines sont constituées d’acides aminés essentiels et non-essentiels. Les acides aminés essentiels (lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, isoleucine, leucine, valine, phénylalanine, histidine et arginine) sont ceux qui ne peuvent être synthétisés par la volaille et qui doivent être impérativement apportés par l’alimentation.
Chez le poulet de chair, la recommandation en protéines totales est de 180 à 240 grammes par kilogramme d’aliment, soit 18 à 24% [30] (Tableau I). Les apports recommandés pour ces acides aminés varient de 1,15 à 1,3 g/100g et 0,65 à 0,75 g/100 g d’aliment respectivement pour la lysine et la méthionine.
Les quantités quotidiennes de méthionine et de lysine ingérées influencent directement les performances de croissance de l’animal dans la mesure où ces acides aminés servent principalement au dépôt de protéines corporelles. Chez le poulet de chair en croissance lorsque le besoin énergétique est couvert, les excès de protéines réduisent modérément l’appétit sans altérer la croissance. En moyenne, l’élévation de la teneur en protéines de 1% entraîne une réduction de la consommation d’aliment de 3%. L’élévation du taux de protéines dans l’aliment améliore l’Indice de Consommation qui est la conséquence d’une meilleure rétention globale d’azote, quand la consommation d’azote augmente.

Besoins en matières grasses et acides gras essentiels

L’addition de lipides au régime augmente l’ingestion d’énergie. L’augmentation de la proportion lipidique dans la ration est utilisée pour l’élevage des poulets en pays tropicaux pour augmenter la densité énergétique de la ration [14, 35].
L’acide linoléique a une place importante dans l’alimentation du poulet du fait de l’incapacité de l’organisme à le synthétiser [14]. Les besoins varient de 0,8% à 1,2% pour les animaux en croissance et pour les poulets reproducteurs [29].

Besoins en minéraux

Les minéraux remplissent différentes fonctions : maintien de la pression osmotique (Sodium), maintien de l’équilibre ionique (Chlore) ou encore constitution du squelette et/ou de la coquille de l’oeuf (Calcium, Phosphore). La carence en chlore conduit au ralentissement de la croissance et à une forte mortalité. Les minéraux sont apportés en quantités suffisantes par l’aliment pour éviter les carences préjudiciables au bon fonctionnement physiologique de l’organisme [17].
Les cas du phosphore et du calcium sont particuliers. Le rôle de calcium est surtout lié à la production, notamment chez les poules pondeuses. La qualité de squelette et de la coquille nécessite un bon équilibre phosphocalcique. L’absorption de Calcium a lieu dans le duodénum et le jéjunum et diminue en cas de carence en vitamine D [17].

Besoins en eau

L’eau est le constituant le plus abondant dont 62% chez le poulet et 53% chez les pondeuses. L’eau dans l’organisme provient de l’abreuvement, de l’aliment et du métabolisme. Le rapport en eau diminue avec l’âge, lié à l’augmentation du rapport de lipide [17].
L’eau régule l’homéostasie cellulaire et assure le transport des nutriments, hormones et des gaz et l’élimination des déchets. Une température ambiante élevée, l’alimentation riche en protéine, une concentration élevée de l’aliment en Na et K ainsi que la restriction alimentaire augmentent la consommation d’eau [17].

Caractéristiques nutritionnelles du Mucuna pruriens

Mucuna est un aliment de bonne valeur nutritive pour l’homme et pour les animaux. Les valeurs nutritionnelles déterminées pour les graines de Mucuna sont comparables à celles des légumineuses conventionnelles. Elles contiennent des proportions comparables en protéines, acides aminés, lipides, énergie, minéraux et autres nutriments [41] (Tableau II). Ces caractéristiques nutritionnelles varient selon les auteurs et en fonction des variétés de Mucuna. Les valeurs protéiniques sont généralement entre 22 et 35% [43]. Les graines de M. utiliscontiennent 32,4% de protéines brutes [44]. Les graines de M.utilis sont de bonnes sources de tous les acides aminés essentiels recommandés par la FAO [45] excepté la cystéine et la méthionine. Les acides aminés soufrés sont les acides aminés limitant dans la variété noire de Mucuna [46]. Les valeurs lipidiques de 12 variétés de Mucuna spp.sont comprises entre 4 et 7% [47]. Les teneurs en fibres brutes sont situées entre 4% [47] et 8% [48, 49]. Les hydrates de carbone non pariétaux sont un composant majeur des légumineuses et représentent entre 50 et 70% des graines de Mucuna en terme de matière sèche [41, 47]. Ces valeurs sont supérieures à celles trouvées dans les graines de soja (22%) et suggèrent que le Mucuna est approprié pour l’alimentation de la volaille [47]. L’amidon des graines crues de Mucuna est contenu dans les granules qui le rendent indisponible à l’hydrolyse enzymatique. De ce fait, il présente une faible digestibilité. Le traitement hygrothermique améliore toutefois la biodisponibilité de l’amidon dans les graines de Mucuna [41], ce qui justifie leur traitement thermique avant toute incorporation dans l’aliment. La teneur en sucres solubles dans les graines entières de Mucuna est comprise entre 9 et 11% tandis que les graines dépelliculées en contiennent 10 à 12% [50].
En raison des faibles teneurs en constituants pariétaux, Mucuna constitue une source énergétique appréciable, avec des valeurs comprises entre 3500 et 4600 kcal d’EM/Kg [44, 51].
La composition en matières minérales des graines de Mucuna est faible par rapport à celle des autres graines de légumineuses. Les graines de Mucuna possèdent des taux élevés en fer, manganèse, zinc et cuivre [52]. Le potassium est le minéral le plus abondant dans les graines de Mucuna [47].

Mode d’action et effets du L-DOPA

Les produits d’oxydation de la L-DOPA se conjuguent avec les résidus sulfhydriles des protéines pour former le complexe 5-S-cysteinyL-DOPA conduisant à la polymérisation des protéines. Ce complexe pourrait constituer un des facteurs limitant la digestibilité des protéines et de l’amidon du Mucuna.
La L-DOPA est une substance toxique qui provoque des nausées et des maux de tête [66]. Elle entraîne des troubles gastro-intestinaux (nausée, vomissement et anorexie) et neurologiques tels que des délires paranoïdes, des hallucinations, de la démence et une sévère dépression [60]. Chez les oiseaux, elle conduit à un ralentissement de la croissance et à une baisse de la consommation alimentaire.

Procédés de réduction des Facteurs Anti-Nutritionnels

La L-DOPA est soluble dans l’eau et il est possible de réduire ses concentrations en employant des méthodes domestiques classiques telles que le trempage suivi d’extraction dans l’eau bouillante [50]. La chaleur sèche et l’autoclavage ont été également rapportés comme étant efficaces pour éliminer la L-DOPA[68]. La chaleur sèche serait très efficace pour la réduction des teneurs en L-DOPA [56] en raison de la racémisation de la molécule. Pour maximiser l’extraction des facteurs antinutritionnels, la plupart des méthodes recourent préalablement au broyage des graines.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. ALIMENTATION DES VOLAILLES
1. Classification scientifique du poulet
2. Anatomie et physiologie digestive du poulet
3. Besoin nutritionnel et recommandation alimentaire des poulets de chair
II. Mucuna
1. Classification systématique
2. Description
3. Caractéristiques nutritionnelles du Mucuna pruriens
4. L-DOPA
5. Procédés de réduction des Facteurs Anti-Nutritionnels
6. Utilisation du Mucuna
III. ANALYSE SENSORIELLE
1. Principe de l’analyse sensorielle
2. Méthodes d’analyse sensorielle
3. Test triangulaire ou test A-nonA
4. Effet de l’alimentation sur la qualité organoleptique de la viande
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
1. Cadre de l’étude
2. Type d’étude
3. Période étudiée et durée de l’étude
4. Matériel animal
5. Préparation du Mucuna
6. Matériels d’élevage
7. Conduite alimentaire
8. Prophylaxie
9. Mesure des valeurs
10. Détermination des paramètres étudiés
11. Analyses statistiques
12. Analyses sensorielles
13. Considérations éthiques
14. Limites
II. RÉSULTATS
1. Paramètre d’ambiance
2. Poids moyen
3. Gain Moyen Quotidien
4. Consommation Alimentaire Individuelle
5. Indice de Consommation
6. Taux de mortalité
7. Coût de production
8. Qualité organoleptique
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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